
Installation massive de bornes de recharge électrique, déploiement photovoltaïque et efforts de végétalisation… Les parkings deviennent des lieux d’innovation durable. Pourtant, la réglementation complexe freine parfois les initiatives, notamment en opposant ombrage végétal et panneaux solaires. De nouvelles initiatives de renaturation des espaces extérieurs des magasins visent à s’adapter au changement climatique. Par Jean-Bernard Gallois
Les parkings de supermarchés, d’hypermarchés et de centres commerciaux se transforment peu à peu. Les bornes de recharge électrique de voitures fleurissent, des ombrières équipées de panneaux photovoltaïques se multiplient et même les arbres croissent, en dépit d’une législation parfois contradictoire sur le sujet. « Nous avons deux réglementations qui se chevauchent, explique Christine Bourge, responsable environnement chez Perifem. D’une part, l’article 101 de la loi climat et résilience, publiée en août 2021, oblige à installer des ombrières sur les parkings neufs, à ombrager les sites neufs et ceux faisant l’objet d’une rénovation lourde, en toiture et sur leurs parkings attenants, y compris en superstructure et aussi à ombrager les parkings neufs et à faciliter l’infiltration des eaux pluviales. L’autre texte, l’article 40 de la loi Aper, s’applique aux parkings existants avec les mêmes exigences. Mais elle est écrite de telle sorte qu’il n’y a plus d’espace pour planter des arbres sur les places de parkings ». Deux recours contre ces articles ont été lancés par la fédération technique du commerce en juin 2024 et début 2025 pour réécrire certains excès et permettre l’aménagement des parkings en mixant production d’énergie et renaturation… sans réponse du Conseil d’État pour l’instant. Ce qui a renforcé la frilosité du marché, en partie attentiste sur ce que vont devenir les recours et du fait des prix de l’électricité, relativement bas aujourd’hui. Fort d’un doublement de ses effectifs depuis 2023, Developp’Sun a cependant vu son carnet de commandes se remplir ces derniers mois. La société, filiale du groupe Le Triangle, propose des projets clé en main d’ombrières solaires avec un retour sur investissement de sept à treize ans selon les modèles économiques du dossier. « Nous accélérons actuellement notre réflexion sur les batteries de stockage, l’avenir pour des marchés comme celui de la distribution, avec la présentation d’une solution d’ici la fin de cette année 2025, indique Denis Boitel, directeur commercial de Developp’Sun. Ces gros packs seront à placer sur les parkings. » Quant à l’installation des bornes de recharge électrique, la dynamique de croissance se poursuit. « Nous sommes passés de 50 stations de recharge à 250 en France durant l’année 2024, indique Anthony Dupont, directeur mobilités électriques à la Smeg, dont les services sont proposés sous la marque EVzen. Nous avons une offre que nous continuons à proposer aux enseignes alimentaires ainsi qu’aux foncières. » La financière Teychené, qui loue des locaux commerciaux à Kiabi, Basic-Fit ou But, va ainsi arriver à 130 stations équipées en France, soit 400 points de charge ultrarapides. « Il y aura beaucoup de mises en service durant l’année 2025, nous avons des contrats signés pour 400 stations », poursuit-il.
Marché : entre bornes hyper- rapides et plus lentes La mobilité électrique continue de se déployer en dépit de ventes automobiles inférieures aux prévisions dans l’Hexagone : 300 000 véhicules électriques ont été achetés en 2024. La part des voitures alimentées par